Des Assises au cœur des enjeux européens

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Capitale symbolique incarnant les valeurs fondamentales de l'Europe, la Ville de Strasbourg  a souhaité donner une forte coloration européenne à cet événement d’envergure. Avec toujours au cœur du sujet la lutte contre les violences faites aux femmes, il s’agit d’interpeller et de sensibiliser le plus grand nombre, de s’interroger et s’inspirer collectivement pour ensuite agir concrètement.

Pourquoi des Assises à Strasbourg ? 

Lors de la dernière édition des Assises contre les violences sexistes à Nantes en 2022, plusieurs municipalités, dont celle de Strasbourg, se sont engagées à organiser tous les deux ans cet événement afin de poursuivre les efforts menés localement dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Fortement investie dans ce combat, la Ville de Strasbourg n'a pas hésité à reprendre le flambeau pour l'édition 2024. 
En organisant cet événement, la Ville souhaite à la fois lui donner une envergure nationale mais aussi européenne. Classée "1ère ville de France où il fait bon vivre pour les femmes" par le magazine Femme Actuelle, en avril dernier, Strasbourg abrite également le siège de nombreuses institutions européennes. Cette position, à la croisée des territoires, a naturellement imposé la tonalité européenne de ces nouvelles Assises. 
Ces Assises permettront donc de faire rayonner les droits des femmes et l’égalité inscrites dans les différents traités et conventions d’envergure européenne et internationale et de visibiliser ces nombreuses actions de coopération. Pour rappel, la Ville a signé en 2010 la Charte européenne pour l’égalité femmes-hommes dans la vie locale du Conseil des communes et des régions d’Europe.

Nous souhaitons donner à voir au public local et aux professionnelles et professionnels, comment les institutions qui se trouvent à moins d'un kilomètre, s'emparent de la question des violences conjugales et quel impact les décisions européennes ont sur notre vie quotidienne.

Christelle Wieder, adjointe à la maire de Strasbourg, chargée de la mise en œuvre de la politique municipale en faveur des droits des femmes et de l’égalité de genre.

La législation européenne au cœur de la programmation

Ces assises permettront de s’interroger sur ce que peut l’Europe, ses institutions, son cadre législatif, mais aussi ses réseaux féministes et ses actrices et acteurs de la prévention et de l’accompagnement, pour lutter contre les violences ? Quelles sont les conséquences sur les femmes des décisions prises au niveau européen ?
L’une des tables rondes permettra ainsi de décrypter le rôle du Grevio, (Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) organe d'expertes indépendantes et d’experts indépendants qui veille à la mise en œuvre de la Convention d'Istanbul, adoptée par le Conseil de l'Europe en avril 2011. Ce texte est l’un des premiers en Europe à établir des normes contraignantes visant à prévenir les violences fondées sur le genre, à protéger les victimes de violences et à sanctionner les auteurs. 
Toutefois, tous les pays de l'Union européenne n'ont pas ratifié cette Convention, comme la Hongrie, la Lituanie ou encore la République tchèque. Cette réaction révèle une grande frilosité des États à se saisir pleinement du problème. Même dans les pays qui ont ratifié ce texte, des progrès sont attendus. Dans son dernier rapport, qui date de 2019, le Grevio a notamment demandé à la France “d'établir des dispositifs juridiques aptes à protéger les femmes des violences économiques”, ou encore “de soutenir davantage l'action des associations spécialisées dans la prévention et la lutte des violences faites aux femmes”. 
Une autre table-ronde questionnera la directive sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, adoptée par le Parlement européen, en février dernier, et permettra de comprendre les premiers outils qu'elle offre aux associations et aux femmes pour porter plainte face au cyberharcèlement. 

Partage d’expériences et de bonnes pratiques

Afin de prévenir un éventuel recul dans lutte contre les violences faites aux femmes, ces Assises seront aussi l'occasion de donner de la voix à des expérimentations ou législations inspirantes en Europe, à l'instar de celles mentionnées dans la Clause de l'Européenne la plus favorisée, initiée par Gisèle Halimi et reprise par l'association « Choisir la cause des femmes ». 
Sur les droits sexuels et reproductifs, L'Estonie a par exemple adopté le meilleur système d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Ce programme est devenu obligatoire dès l'école primaire. La Croatie reconnaît, quant à elle, un statut de victimes civiles de violences sexuelles et de viol en temps de guerre. Enfin, l'Espagne est championne des dispositifs juridiques les plus favorables au respect des droits des femmes. Plus de 200 millions d'euros par an sont consacrés à cet arsenal législatif. 

Quelques temps forts

  • Une chercheuse espagnole accompagnée d’une avocate militante viendront présenter la politique globale menée en Espagne et en Catalogne.
  • Une militante italienne racontera la lutte menée dans son pays pour une meilleure reconnaissance de l'IVG, aujourd'hui menacée par une loi autorisant des groupes “pro-vie” à accéder aux cliniques d'avortement. 
  • Présentation du Welcome Center de Stuttgart et de son fonctionnement : un centre d’accueil pour tous indépendamment de l’origine (étudiants, salariés, réfugiés…), avec une équipe multilingue.
Ces temps de partage autour d'initiatives européennes seront accompagnés d'ateliers animés par des professionnelles et professionnels du territoire  afin de croiser les différentes échelles.